Les retraités… Des jeunes à leur rencontre

Des jeunes qui n’ont encore jamais connu l’emploi interrogent des seniors qui ne le connaîtront plus. Les premiers s’étonnent de la richesse des réponses et les seconds, de la singularité des questions. C’est que le territoire que ce dispositif d’apparence minimal se donne pour but d’explorer reste l’un des plus mystérieux de notre époque : la retraite. Ce monde où l’on s’exile passé un certain âge trouble et inquiète. Sans doute parce qu’on y croise un complexe de tabous : la vieillesse, la maladie, la mort, et une existence qui n’est plus réglée par le marché de l’emploi.
De ce point de vue, on comprend beaucoup mieux que d’aucuns s’échinent à vouloir nous poser le problème en termes de flux monétaires entre générations ! Sauf qu’au-delà de l’aspect purement comptable — que nous ne nions pas —, l’enjeu serait plutôt de « profiter » de la retraite pour interroger notre société. D’en profiter tous et tout de suite, de 7 à 117 ans.
Vous pourrez le lire dans les pages qui suivent: que cette incroyable expérience de la retraite soit vécue par des ouvriers, des professeurs, des ménagères, des commerçantes, des chercheurs ou encore des assistantes sociales, l’exil qu’elle constitue n’a rien d’un bannissement de la société.
Dans cette zone de l’existence qu’on serait parfois tentés de représenter comme une sorte de simple camp de vacances rythmé par le farniente d’un repos bien mérité, se construisent et se réalisent quantité d’activités absolument vitales pour la société. Les retraités possèdent une richesse qu’ils injectent constamment dans le monde contemporain : le temps.
Et tout ça se fait dans la vieillesse, qu’on a trop souvent confondue avec la fatigue, en faisant face à la mort qu’on imagine paralysante, et loin du marché de l’emploi qu’on croit encore être le seul endroit où l’on travaille.
Un territoire à explorer.

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