Exils
Comportements… encore.
La morale est une technique de vie.
La technique a toujours une morale. Le comportement humain utilise l’outil ou la morale, justifiant l’une par l’autre et vice et versa.
L’Etre est l’être et le restera tant que la nature ne l’aura pas éliminé, mais en attendant, comme dab, il doit adapter sa façon d’être. Comment éliminer sans tuer ? Parce que il y a toujours le “pousse-toi que je m’y mette” et de plus en plus. Et tuer, paradoxalement, est banni par une Morale. Dès lors, les techniques d’élimination existent toujours mais sont adaptées ! Avant on enfermait, on exilait, bref on punissait.
L’éloignement existe toujours. Si tu ne penses pas, que tu ne consommes pas, bref que tu ne vis pas comme nous, tu ne nous appartiens pas ! Alors démerde-toi et crève, on n’est pas responsables !
Sommaire
• Système D, pp.4 & 5 : A vos aiguilles ! • Liège, p.6 : Fan-coaching au Standard • Assoc, p.7 : La 2-3 G jeunes Chiliens • La vie d’une certaine gaieté, pp.23-26 : De l’Irrévérence liégeoise… • La vie d’une certaine gaieté, p.25 • Droits sociaux, p.27 : Une planche de Phil ! • Bruxelles, pp.28 & 29 : Francophones de Flandre • Rubrique à braques, pp.30-31 : Le Bon Appétit d’Etienne Pichault & Stas Academy • Agenda, p.32 •
Le dossier
Qu’il prenne l’apparence d’une sentence ou celle d’une fuite stratégique, l’exil, au cours de l’histoire, a pris la forme d’un éloignement territorial. Le proscrit s’en va, poussé d’une manière ou d’une autre, loin du sol où il vivait jusqu’alors. Parfois pour mieux revenir, parfois à tout jamais. L’exil se comprend, alors, comme un synonyme de bannissement – et c’est encore le cas aujourd’hui.
Pourtant, l’humain moderne aurait cette drôle de particularité de ne plus s’enraciner dans la tradition, d’être déterritorialisé. D’être, quelque part, exilé d’emblée. Désormais, dans la société, ça fuit un peu de toutes parts: on quitte une classe sociale parce qu’on a pris l’ascenseur ou parce que l’industrie à laquelle on a consacré son existence a été déportée en Chine, on doit se résoudre à penser autrement parce qu’un Mur chute à Berlin, on ne veut plus jouer à être un homme ou une femme pour préférer découvrir de nouveaux genres…On fait tomber les barrières de toutes sortes… On bouge énormément. En groupe, ou seul – qu’on l’ait voulu ou qu’on y ait été contraint.
L’instabilité semble caractériser la vie : des régimes tombent, des cartes se redessinent – et pas qu’au Proche-Orient ou dans le monde arabe… Et à chaque fois, c’est pareil : il faut se remettre en mouvement. Mais les techniques manquent, on ne peut pas s’y préparer – on n’organise pas de formations dans ce domaine, on apprend dans le voyage. L’exil peut conduire à l’impasse de l’errance – à l’image de la « promenade » dans la cour de la prison, qui ne prendra jamais vraiment fin. Qu’elles soient carcérales ou non, les institutions éprouvent encore souvent beaucoup de mal à penser l’exil en termes de réussite.
Pour éviter de se perdre dans un désert (sans oasis ni GPS), inspirons-nous de l’expérience de tous ceux qui tentent, inlassablement, de reconstruire à l’étranger. « L’expatrié » – qu’il le soit à la ville, à la campagne ou dans la banlieue – pourrait-il nous servir de paradigme? À moins que ce ne soit le nomade?
Ceux-là ou d’autres… Il nous faudra nécessairement un ou plusieurs modèles —c’est en tout cas ce qu’affirment les climatologues, par exemple. Peu importe la modalité et l’intensité des « déplacements », nous risquons bien d’en vivre pas mal au cours de notre existence…
Alors, l’exil, un mode de vie?
Vous pouvez vous procurer ce numéro
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Ce numéro sera prochainement publié sur le site de C4. En attendant, vous pouvez consulter les anciens numéros à cette adresse : http://c4.certaine-gaite.org/