Communiqué des travailleur.euse.s D1CG

Entre février 2020 et juin 2021, D’une certaine gaieté a édité trois ouvrages et évidemment, comme tout éditrice qui ce respecte, nous avions hâte d’enfin pouvoir rencontrer du public pour partager avec lui l’amour immodéré que nous portons à ces trois livres – ce qui n’avait presque pas pu être fait jusqu’ici. Nous attendions donc avec impatience de pouvoir participer à nouveau aux Fugueurs du Livre qui se tiendra ces 04 et 05 décembre au Musée Curtius, à Liège.

Et pourtant, l’équipe des travailleur.euse.s de D’une certaine gaieté a décidé de ne pas entrer au Musée Curtius ce week-end et donc de n’y rencontrer personne. Il s’agit pour nous de la seule décision cohérente et logique à prendre aujourd’hui.

Début de cette semaine, les organisateur.ice.s des Fugueurs du Livre nous ont envoyé un mail pour nous expliquer les conditions dans lesquelles l’évènement pourrait se tenir. Il.e.s n’ont évidemment pas pu négocier ces conditions, elles s’imposent à eux : c’est comme ça ou ça n’est pas. Selon les règles en vigueur dans les Musée de la Ville de Liège (dont les responsables nous ont expliqué qu’évidemment, il.e.s ne font pas les règles : c’est comme ça ou ça n’est pas), le Covid Safe Ticket s’appliquera à l’ensemble du public ainsi qu’à tous les exposant.e.s. Cela impliquait donc, de facto, que les permanent.e.s, bénévoles ou collaborateur.ice.s de D’une certaine gaieté auraient dû posséder un CST pour pouvoir effectuer leur travail associatif.

Nous avons pensé, notamment, à nos ami.e.s soignant.e.s qui mènent actuellement une lutte contre l’imposition d’une obligation vaccinale dans leur cadre professionnel. Nous nous devons de leur manifester notre soutien. Nous nous devons d’arrêter l’extension à l’infini de ces logiques de contrôle. Le contenu du mail que nous avons reçu nous a fait comprendre que,  participer à un tel évènement dans de pareilles conditions, pour y promouvoir le type de livre que nous éditons, finalement, ça n’a absolument aucun sens. Pire, c’est un contre-sens : la forme s’opposant aux contenus.

Il y a quelques semaines, juste avant que le CST n’entre en vigueur, avec de nombreuses consœurs et confrères, nous avions écrit un communiqué dans lequel nous affirmions que ce dispositif parvenait, après plus de 20 mois de pandémie, à réaliser la parfaite synthèse de l’ineptie sanitaire et de l’abomination politique pour caractériser la gestion de la crise par nos gouvernements. La réalité n’aura pas tardé à nous donner raison…

Il ne fait actuellement plus aucun doute qu’imposer un dispositif de contrôle des populations tel que le « Covid Safe Ticket » ne sert à rien mis à part à imposer un dispositif de contrôle tel que le « Covid Safe Ticket » au nom d’une urgence sanitaire (par ailleurs bien réelle). À force de tourner en rond dans ce mauvais scénario depuis presque 2 ans, on a eu le temps de bien comprendre comment ça marche : faire surveiller les parcs par des drones, ça sert à pouvoir faire surveiller des espaces publics par des drones; imposer un couvre-feu, ça sert à pouvoir imposer un couvre-feu; menacer les soignant.e.s non-vacciné.e.s de licenciement, ça sert à pouvoir licencier des soignant.e.s et ainsi de suite…

Or, le covid est un problème de santé très préoccupant qui affecte nos vies depuis de nombreux mois et c’est pourquoi nous ne pouvons plus accepter qu’on s’en serve comme d’un prétexte pour nous imposer des mesures  infantilisantes, inopérantes et politiquement dégueulasses. En conséquence, nous avons décidé, non seulement de ne pas participer, ce week-end,  au salon «Fugueurs du Livre» mais, au-delà, d’enclencher un mouvement de grève du CST au finish : à partir de maintenant, nous ne participerons plus à la mise en œuvre du Covid Safe Ticket et ce jusqu’à ce qu’il soit abrogé !

Nous nous rendons évidemment parfaitement compte qu’il y a quelque chose d’absurde voire d’irrationnel à lancer un tel mouvement de grève alors que nous ne sommes que 7 personnes mais, après mûre réflexion, nous avons fini par penser que tenir des discours absurdes et irrationnels dans le cadre de la gestion de cette pandémie,  ne devrait plus rester la prérogative des membres des différents gouvernements de ce pays.

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